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gtuo7kv8 · Posted: Thu 4:58, 10 Oct 2013 Post subject: woolrich outlet Au miroir dAlexandre

l'apologie d'Alexandre le Grand, qui fut si longtemps le modèle des conquérants sans scrupules et des monarques épris de gloire ? Il est communément admis que les Lumières se sont détournées d'Alexandre, reléguant au purgatoire cette figure classique de l'héro?sme : la gloire militaire du conquérant n'était plus de saison tandis que s'imposait le nouvel idéal du "grand homme", animé par le désir de paix et la volonté de le bonheur des hommes.
MONTESQUIEU ET VOLTAIRE
Mais l'essentiel n'est pas là, car Alexandre alimente des Lumières bien au-delà des cercles érudits. S'il n'est plus un modèle incontesté de grandeur et d'héro?sme, il devient, en revanche, une figure incontournable quand il s'agit de les rapports de l'Europe avec le reste du monde. Dans l'expédition du conquérant de la Perse, de l' et de l', l'Europe des Lumières trouve un miroir où elle observe sa propre expansion impériale. L'histoire d'Alexandre est désormais un enjeu , saturé de références contemporaines, où se discute la signification du destin historique de l'Europe.
Alexandre des Lumières. Fragments d'histoire européenne, de Pierre Briant, Gallimard, "NRF essais", 748 p., 29 ?.
A la fin du XVIIIe siècle, cette lecture des conquêtes d'Alexandre, décrites comme une victoire de l'Europe sur les empires asiatiques, est encore renforcée par le déclin de l'Empire turc, assimilé à l'Empire perse de Darius vaincu par Alexandre. Il ne sera guère difficile pour Napoléon, débarquant en Egypte à la tête de ses troupes et entouré de savants, de se présenter comme un nouvel Alexandre. Quant aux Grecs luttant pour leur indépendance, ils n'hésitent évidemment pas à se réclamer du roi de Macédoine.
Professeur au Collège de France, éminent spécialiste d'Alexandre le Grand, a voulu y de plus près. Il s'est plongé dans une lecture exhaustive et minutieuse de tout ce qui s'est écrit, au cours du XVIIIe siècle, sur le conquérant macédonien. La moisson fut riche et surprenante. Elle nous prouve, une fois de plus, qu'on apprend beaucoup d'une société en scrutant les usages qu'elle fait du passé.
Il en ressort d'abord que l'histoire savante d'Alexandre n'a [url=http://www.koganet.ne.jp/cgi-bin/yukiinde-petit.cgi]jordan pas cher Mondial 2010 [/url] pas attendu l'érudition allemande du XIXe siècle pour son envol. Dès le XVIIIe siècle, un intense travail de retour aux sources est effectué, soumettant à la critique les auteurs classiques, notamment Quinte-Curce et Plutarque, dont l'autorité est remise en cause. De nombreux ouvrages sont publiés en France, en Angleterre et en . Droysen et [url=http://hccweb6.bai.ne.jp/nyanji/cgi-bin/aska.cgi]tiffany Tête-à-tête[/url] ses successeurs y puiseront largement.
Du reste, dès lors que l' affichait avec confiance sa modernité et ses [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich outlet[/url] progrès, de quelle utilité e?t pu être la référence à un jeune conquérant [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] mort depuis deux mille ans ? Louis XIV avait fini par la référence à Alexandre, au profit de représentations plus modernes de sa grandeur. Quant aux historiens, ils se contentaient de les autorités anciennes, en attendant que l' publie, en 1833, son le Grand, point de départ de l'historiographie moderne.
Il reste que la figure d'Alexandre s'est profondément transformée. Depuis l'Antiquité, elle était l'image universelle de l'héro?sme et de la démesure, d'un destin humain extraordinaire. [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie soldes[/url] Elle avait essaimé dans de nombreuses cultures, en Perse sous le nom d'Iskandar et jusque dans l'océan Indien. Au cours du XVIIIe siècle, Alexandre devient une "figure tutélaire de la mémoire et de l'identité européenne", le premier conquérant européen de l'Orient immobile. Quelques décennies plus tard, le grand historien pourra écrire : "Il fut le premier qui mena les Européens à la victoire [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie pas cher[/url] en Orient. Le r?le de l'Asie avait atteint son terme et elle était destinée à être réduite en [url=http://www.moncleroutletosterblade.com]moncler[/url] servitude sous l'autorité de l'Europe." Cet européocentrisme triomphant, fondé sur un orientalisme sans nuance, [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany outlet[/url] avait été préparé, à travers l'histoire d'Alexandre, par un siècle de débats sur la nature de l'impérialisme européen.
L'enjeu n'est plus de les vertus et les vices d'Alexandre, de ses exploits et ses crimes, mais d'évaluer son r?le historique au service du [url=http://www.mnfruit.com/airjordan.php]jordan[/url] progrès du commerce mondial. Celui-ci n'est pas un simple phénomène marchand : il implique la multiplication de tous les échanges, la mise en contact des continents et des cultures. Pour Montesquieu, les conquêtes d'Alexandre, condamnables en tant qu'actes de conquête, ont eu pour conséquence paradoxale de la paix [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] et la prospérité.
Voltaire va plus loin encore, en insistant sur la pénétration durable de la grecque en Asie, gr?ce aux colonies qu'Alexandre a fondées et malgré la dislocation immédiate de son empire. Le "siècle d'Alexandre" est un des quatre sommets de l'histoire du monde. La le?on est surtout reprise et amplifiée par les historiens anglais et [url=http://www.mnfruit.com/louboutinpascher.php]louboutin pas cher[/url] écossais. Les yeux fixés sur les progrès de l' Company, dont la mainmise sur [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] l'Inde s'affermit inexorablement, ils voient dans le précédent macédonien un modèle impérial associant conquête militaire, intérêts commerciaux et diffusion de la civilisation européenne. [url=http://cmxx.stjpedu.net/guestbook.asp]lancel pas[/url] La politique d'Alexandre devient, sous leur plume, "un paradigme de la conquête réussie".
Malgré son succès, cette interprétation de l'histoire d'Alexandre ne devint jamais hégémonique. Les querelles font rage, où s'expriment parfois des critiques éloquentes de l'impérialisme européen, condamnant dans un même geste Alexandre et ses émules contemporains, mais aussi les positions plus nuancées de ceux qui opposent aux excès de la colonisation moderne la politique d'Alexandre, jugée plus humaine et plus respectueuse des populations conquises.
Montesquieu joue ici un r?le primordial. Dans De l'esprit des lois, il propose une vision nouvelle et cohérente des conquêtes d'Alexandre. Abandonnant toute perspective morale ou providen-tialiste, Montesquieu fait de l'épopée du conquérant macédonien une entreprise soigneusement pensée et [url=http://www.mquin.com/saclancel.php]lancel pas cher[/url] préparée, visant à à l'Europe le commerce de l'Asie en rendant le Tigre et l'Euphrate navigables et en édifiant Alexandrie. "Par la conquête qu'il fit de l'Empire perse, il changea, pour ainsi , la face du monde, et fit une grande révolution dans les affaires du commerce."
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