Guardians of Grail

zekjhiryyh

"On dit qu'ils manquent de munitions", avance la recluse, jointe par téléphone lundi soir. "Depuis la fin de l'après-midi, ?a tire moins", ajoute-t-elle. Elle espère le nez dehors mardi.
Avec sa nonchalance apparente, Bizerte, 150 000 habitants, a connu, comme la plupart des villes [link widoczny dla zalogowanych] tunisiennes, ses [link widoczny dla zalogowanych] journées de pillages bien ciblés (Monoprix, – enseignes qui appartiennent à la Ben Ali –, le bureau de l'). Aucune grande manifestation, en revanche, n'a fait ses rues. "La a quitté la ville, la laissant livrée à elle-même, un jour ou deux avant la chute de Ben Ali", explique le docteur Sa?da Aoun. Les pilleurs en ont profité. Mais sagement : sans dérive ni dérapage.
L'avenue du 7-Novembre (date de l'arrivée au de l'ex-président Zine El-Abidine Ben Ali, le 7 novembre 1987) pourrait être prochainement rebaptisée "avenue de la Liberté", assurent les jeunes gens, qui n'ont, répètent-ils, "peur de rien". Lundi 17 janvier, des tirs nourris sont échangés, en -ville, dont un quartier entier [link widoczny dla zalogowanych] a été bouclé par l', impuissante à déloger les six ou sept snipers qui campent sur les toits.
"On va y , mais ils sont coriaces : ?a prendra du temps", lance le membre d'un comité de vigilance, dont le "barrage" est dressé sur la route qui serpente à travers la forêt de pins de Nadhor, au-dessus de Bizerte. Lui aussi guette les miliciens. On les soup?onne de [link widoczny dla zalogowanych] prêter main-forte aux mutins de la prison de , située au sommet des monts.
L'ennemi reste largement invisible. Ceux qui tirent, ce sont les policiers, les fidèles de l'ancien régime, dont certains se sont installés dans les locaux [link widoczny dla zalogowanych] de la direction de la police de [link widoczny dla zalogowanych] Bizerte et Béja. Ils seraient, au total, plusieurs dizaines ; des cadres, pour l'essentiel. Quelques-uns préfèrent ne pas leur domicile et se barricadent chez eux. A l'instar des responsables du Rassemblement constitutionnel et démocratique (RCD, ancien parti dominant), terrés chez eux et évitant de "de peur d'être reconnus et lynchés", affirme Fliss, vieux Bizertin et ex-prisonnier politique sous la présidence d'.
de la longue nuit passée aux "barrages", avec d'autres gars du quartier, afin de contr?ler les véhicules suspects. "On a donné le premier coup de balai en chassant Ben Ali. Il faut maintenant le deuxième", sourit l'un d'eux, allusion aux milices de l'ancien régime embusquées dans la ville portuaire, célèbre pour ses casernes, ses et ses énormes paquebots.
POLITIQUE DE LA TERRE BR?L?E
La de la terre br?lée, que le régime bénaliste est soup?onné par certains Bizertins d' tenté de en ?uvre, n'a pas marché. S'il y a violence, c'est entre snipers et militaires. Les civils en restent éloignés. Personne ne sait , avec certitude, s'il y a eu des morts. On parle de quatre militaires et deux [link widoczny dla zalogowanych] snipers [link widoczny dla zalogowanych] tués.
Par un curieux miracle, dès la chute [link widoczny dla zalogowanych] et le départ du président , les prisons de Monastir et de Mahdia ont été ouvertes et les détenus de droit commun libérés. A la prison de Mornag, la tentative a échoué. Ici aussi. Mais une mutinerie empoisonne l'atmosphère. [link widoczny dla zalogowanych] Les détenus, racontent les membres du comité de vigilance, sont sortis de leurs cellules et se sont regroupés dans la cour de la prison. "Les militaires ont l'ordre de sur tous ceux qui tenteraient de s'enfuir", assurent-ils.
Le western dure depuis samedi. "Ces tireurs d'élite sont des mabouls totaux. Ils n'ont pas faim ? Pas soif ? Ils ne dorment jamais ?", s'énerve , journaliste, contrainte de enfermée chez elle en attendant que les tirs cessent. A vrai , [link widoczny dla zalogowanych] personne ne sait très bien qui sont ces snipers. Ni combien ils sont. Les rumeurs courent, jamais [link widoczny dla zalogowanych] démenties, jamais confirmées.
Ce serait le cas, par exemple, du secrétaire général du comité de coordination – la structure régionale du RCD –, un poste auquel l'ancien chef de l'Etat l'avait personnellement nommé. Ce serait également le cas du gouverneur, qui servait, sous M. Ben Ali, de courroie de transmission entre l'administration centrale et Bizerte. Depuis le 14 janvier, le gouverneur ne se montre plus. "Il n'a plus rien à faire", explique Mohammed Salah Fliss. Ses bureaux, désertés, sont désormais sous la garde de l'ée.
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